AB fête 50 ans de punk
En 2026, l’AB fêtera les cinquante ans du punk. En 1976, cette tempête dévastatrice a bouleversé à jamais la musique, l’art et la culture. Cette année-là, The Ramones sortaient leur premier album, les Sex Pistols lançaient Anarchy in the U.K., Sniffin’ Glue ouvrait l’ère du fanzine DIY et Malcolm McLaren organisait le légendaire 100 Club Punk Special, notamment avec The Clash, The Damned et Buzzcocks.
À l’époque, le punk était déjà bien plus que de la musique : c’était une explosion créative, un poing levé, un cri rageur contre l’ordre établi, un courant mondial d’opposition et de renouveau. Le punk a donné une place aux marginaux. Il n’était ni propre, ni poli, ni destiné à plaire. C’était un écho brut de frustration, de jeunes revendiquant leur place dans un monde qui ne voulait pas d’eux. C’était le son de la liberté. Abrasif, criant et honnête.
Le punk a défini le DIY. Alors que le monde tournait au rythme du disco et des paillettes, le punk a tiré la prise et crié : “Do it yourself!” Partout, il a repoussé les limites, comme en témoigne le premier album révolutionnaire de Patti Smith, Horses, sorti en 1975 et devenu un manifeste pour toute une génération : “Jesus died for somebody’s sins, but not mine.” Avec la poésie comme arme et la musique comme bélier, cette génération allait se réinventer. Le punk est devenu un mode de vie, un rejet de la société, un refus de se plier. Mais c’était aussi une invitation à reconstruire après avoir tout détruit, à provoquer un changement radical.
Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, les jeunes d’alors ont grandi et le monde a changé, mais l’esprit punk est toujours vivant. Le genre continue de se réinventer, encore et encore, et refuse de se laisser enfermer dans le mercantilisme ou la nostalgie. Même aujourd’hui, il reste un exutoire pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans les règles, pour ceux qui s’opposent au cynisme, à l’apathie ou à l’inégalité. Pas comme style, mais comme attitude. Pas comme genre, mais comme concept contagieux. Dans l’underground, dans les greniers, dans les caves, dans les petites salles et sur les forums numériques où les nouveaux rebelles trouvent leur voix.
Le punk a évolué, mais n’est jamais devenu adulte. Heureusement, car le punk n’est pas un genre, c’est un mode de vie.
Avec Punk 50, l’AB rend hommage au riche passé, au présent vibrant et à l’avenir du punk. Au programme : des projections de films, des conférences, des présentations de livres, des workshops, un marché des labels, des reprises par des organisations grassroots et surtout une programmation explosive de concerts. Ne vous attendez pas à de la nostalgie, mais à de l’énergie punk pure : des concerts en club organisés par Stadskanker et Aurélie Poppins (Cocaine Piss), un mini-festival en l’honneur des cinquante ans de The Kids et une soirée qui redonne vie à Feeding of the 5000 de Crass – bruyant, incisif et sans compromis.
Punk 50 ne sera pas une fête nostalgique. C’est une déclaration. Un rappel que l’art ne prend vraiment tout son sens que lorsqu’il ose tout détruire. Que l’imperfection est une force. Que le bruit en dit parfois plus long que le silence. Punk 50 célèbre cinquante ans de chaos, de liberté et d’expression authentique. Pas un musée rempli d’images d’archives, mais un moshpit de contre-culture.