Dans le cadre de
Punk 50: Celebrating 50 years of punk
Ignorant plays 'Crass - The Feeding of the 5000' + Taqbir + Club Brat
Avec Punk 50, l’AB célèbre cinquante ans de chaos, de liberté et d’expression authentique. Nous rendons hommage au riche passé, au présent vibrant et à l’avenir du punk avec des expos, des films, des conférences, un marché aux fanzines et une line-up explosive d’icônes internationales, de légendes belges et de musiciens punk de nouvelle génération.
Selon The Guardian, ils étaient “musically, artistically and politically the most extreme band to emerge from the initial wave of punk”. Ils ont tiré leur nom de la chanson Ziggy Stardust dans laquelle David Bowie chantait : “The kids were just crass”.
Crass ne se contentait pas de clamer haut et fort sa philosophie DIY (Do It Yourself), il agissait aussi en conséquence. Le groupe avait sa propre communauté (Dial House dans l’Essex, au Royaume-Uni), dirigeait son propre label (Crass Records) et concevait ses propres pochettes de disques, devenues iconiques. Avec sa chanson Punk Is Dead, il se moquait ouvertement des Sex Pistols et The Clash, qui avaient vendu leur âme à de grandes maisons de disques.
Les classiques The Feeding of the 5000 (1978) et Stations of the Crass (1979) sont toujours aussi insolents et brûlants d’actualité. L’esprit de Crass continue d’ailleurs de vivre à travers des groupes tels que Sleaford Mods. Björk l’admire elle aussi, ne serait-ce que parce que Crass a sorti les deux premiers albums de son groupe Kükl sur Crass Records. The Guardian : “The legacy of the band is undoubtedly all around, be it in the existence of a vegetarian food selection at your local supermarket or the stencilled artwork of Banksy.”
Spécialement pour l’AB, le leader de Crass, Steve Ignorant, reprend The Feeding of the 5000, le premier album du groupe, désormais classique. L’album, qui comprend de nombreux morceaux phares de Crass tels que Do They Owe Us A Living?, Banned From The Roxy et Punk Is Dead, a été controversé avant même sa sortie. Estimant que le morceau d’ouverture, Asylum, un clin d’œil à Gloria de Patti Smith avec la phrase “Jesus died for his own sins / Not mine”, était blasphématoire, les employés de l’usine de pressage avaient refusé de presser le disque.
Le titre de l’album faisait référence à la célèbre histoire du Nouveau Testament, dans laquelle Jésus nourrit cinq mille personnes avec deux poissons et cinq pains. Le batteur et fondateur de Crass, Penny Rimbaud, avait sa propre version : "We named the album The Feeding of The Five Thousand because 5,000 was the minimum number that we could get pressed, some 4900 more than we thought we’d sell.”
Étant donné que l’album, composé de dix-huit titres d’une durée moyenne de moins de deux minutes, dure 32 minutes, Steve Ignorant complétera le set avec des titres issus du vaste répertoire de Crass.
Taqbir (Maroc)
L’AB a été très impressionnée par le premier EP Victory Belongs To Those Who Fight For A Right Cause du groupe punk marocain Taqbir, sorti en 2021. À tel point que nous l’avons invité à se produire chaque jour lors de notre festival BRDCST en 2023. The Wire a décrit avec une grande justesse l’énergie sur scène de Taqbir comme “a blast of compressed rage” ou comme un point de rupture musical à situer entre Cocaine Piss, The Slits, X-Ray Spex et Haram.
Taqbir ne mâche pas ses mots : “By pushing their anger towards the sexism, homophobia and racism that lingers like a dark, poisonous fog around Moroccan culture, Taqbir play a very dangerous game. They are putting themselves on the frontline, risking potential imprisonment, death threats and more, just to escape the cultural prison they’ve grown up in”, écrit The Quietus.
La chanteuse Nao et son groupe montaient autrefois sur scène voilés pour cacher leur identité. Après une tournée avec leurs homologues new-yorkais de Haram – dont le chanteur Nader Habibi chante également en arabe – ils se sont partiellement libérés de ce joug.
Depuis, Taqbir s’est produit dans des festivals prestigieux tels que Le Guess Who? (Pays-Bas), Roskilde (Danemark) et Supersonic (Royaume-Uni). Partager l’affiche avec Crass est pour eux un grand honneur. Nao : ‘‘I remember the first time I heard Reality Asylum by Crass - it woke something inside me. I thought, “Hell yeah, they don’t give a damn, so why should I?” Playing with them at AB - the venue we’ve played at the most - feels like reconnecting with that feeling again. Not to sound pretentious, but I honestly think we’re the perfect match.’’
Club Brat (Royaume-Uni)
Steve Ignorant décrit Club Brat, un quintet partagé entre Bristol et Londres, comme “inspiring, entrancing and unstoppable”. Le fait qu’ils aient travaillé avec Don Zientara, producteur historique de Fugazi, et collaboré avec Bob Weston (Shellac) constitue déjà à nos yeux des références convaincantes. Le groupe, lui, cite Fugazi, IDLES, Pixies et même la drum’n’bass (!) comme influences.
Nous avons lu une autre belle citation sur la toile : “Club Brat is a high-intensity punk band fusing jagged guitars, bass-heavy dissonance, and volatile rhythmic urgency. What defines them is their urgency: raw and confrontational.”