Délicieuse double affiche au jazz bien d’aujourd’hui
FEEËRIEËN 2018 : UN FIL ROUGE MUSICAL
Pourquoi se plaindre de l’état de la musique pop actuelle ? En explorant la marge, vous découvrirez à quel point elle bruisse, bourgeonne et bouge. Et ce, au sens le plus large du terme. Chaque année, le festival Feeërieën essaie de dévoiler une part de cette beauté (brute) et opte résolument pour des artistes moins connus en les regroupant par thème. Après tout, l’expérience (la vraie) est favorisée par la découverte, plus que par le décor. Même si les Feeërieën ne seraient pas les Feeërieën sans les splendeurs naturelles du parc de Bruxelles… Une expérience au carré, donc !
KAMAAL WILLIAMS (GBR)
Alors qu’en Amérique, Thundercat, BadBadNotGood et Kamasi Washington réinventent le dialogue entre jazz et hip-hop, la scène jazz londonienne - avec Ezra Collective, Shabaka Hutchings, Vels Trio et Kamaal Williams – cherche à prendre le pouls de la capitale. Kamaal Williams, le projet solo du batteur et claviériste Henry Wu - qui l’année dernière a fait un carton avec l’album « Black Focus » de son groupe Yussef Kamaal - en est un excellent exemple. D’après Wu, Kamaal Williams serait « une évolution naturelle du projet Yussef Kamaal, qui exploite l’influence d’un jazz visionnaire en le mélangeant avec toutes sortes de textures, de sons et de signaux des rues hyper-saturées de Londres ». Bref : un jazz funky et dansant comme on l’entend rarement.
Line up :
Henry Wu : Rhodes
MckNasty : batterie
Pete Martin : basse
MAMMAL HANDS (GBR)
Originaire de Norwich, le trio Mammal Hands évolue en bonne compagnie dans l’écurie jazz de Gondwana Records. Ce label pionnier, créé par le trompettiste Matthew Halsall, est surtout connu pour avoir sorti les premiers albums des désormais populaires GoGo Penguin, Portico Quartet et, plus récemment, STUFF alias nos héros belges. Le dernier opus du trio, intitulé « Shadow Work » et agrémenté d’un artwork qui rappelle « Unknown Pleasures » de leurs ex-concitadins Joy Division, propose un son captivant, un mélange sophistiqué de jazz spirituel, musique indienne, folk et classique contemporain. Un dernier conseil pour la route ? Written In Music : « ‘Shadow Work’ est un album fascinant qui, à chaque écoute, s’installe un peu plus profondément dans votre cœur. Il est grand temps que la terre entière fasse la connaissance de Mammal Hands. Tout ce talent ne doit pas rester l’apanage d’un petit cercle d’amateurs. »
Line up :
Jordan Smart : saxophone
Nick Smart : piano
Jesse Barrett : batterie/percussions
Soundtrack by De Gebroeder op 78 Toeren