Hommage au synthé légendaire et à son créateur
Cet événement fait partie de HIP-HOP 50. Dans ce cadre, l’AB célèbre le 50e anniversaire de l’une des plus passionnantes cultures de l’histoire musicale récente. Au programme : des concerts, des talks, une série de podcasts, des projections de film, des ateliers et bien plus.
1973 n’est pas seulement l’année du premier appel passé avec un téléphone portable. C’est aussi celle où le compositeur russo-américain Serge Tcherepnine créa et commercialisa les 20 premiers exemplaires de son fameux synthétiseur Serge.
Le synthé de Tcherepnine n’a rien à envier aux Buchla, Moog, ARP et autres grandes marques. Mieux : son instrument joua un rôle décisif dans la musique électronique expérimentale d’artistes comme Karlheinz Stockhausen, Ivan Tcherepnine (son frère), Malcolm Cecil et Frank Zappa. Plus récemment, le synthé légendaire inspira des groupes et artistes tels que Radiohead, Jim O’Rourke, Sonic Boom, Sarah Davachi, Thomas Ankersmit et Floris Vanhoof.
Pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’instrument, l’AB et Les Ateliers Claus invitent Thomas Ankersmit et Floris Vanhoof à un entretien, un Q&R et deux performances live qui feront la part belle au synthé Serge Modular.
Thomas Ankersmit est un musicien et artiste sonore basé à Berlin et à Amsterdam. Ce fervent amateur du synthé Serge Modular, qu’il pratique en live et en studio, collabore avec des artistes comme Phill Niblock et Valerio Tricoli. Ses compositions, parues sur Shelter Press, PAN et Touch, combinent des détails sonores complexes et une énergie électronique brute dans une expérience à la fois physique et spatiale du son. Les phénomènes acoustiques, tels que les infrasons et les émissions otoacoustiques (des sons produits par l’oreille interne), jouent un rôle majeur dans son œuvre, au même titre que le détournement créatif de ses appareils.
Valeur sûre de l’avant-garde expérimentale, Floris Vanhoof combine des circuits musicaux faits maison avec des techniques de production oubliées, pour réaliser ses installations, ses films, ses albums et ses performances de cinéma élargi (expanded cinema). Il transpose un médium à l’autre pour découvrir comment fonctionne notre perception, tout en restant à l’affût de nouvelles perspectives. “Part of my practice is to carefully dose sounds and visuals. Considering how much to show or let hear and what to omit. Subtly overloading our perception so our imagination goes to work. Looking inside and outside. Creating small problems that put big ones into context”, explique-t-il. Dans ses projets, Vanhoof recourt systématiquement à son synthé Serge fait maison. Après une vaste tournée au Canada et aux États-Unis, il parcourra le Japon en mai avec Lieven Martens, avant de mettre le cap sur Les Ateliers Claus.