Elisabeth Klinck vient présenter son nouvel album Chronotopia dans le cadre unique de la Grande Salle de l’AB. Après son premier opus Picture a Frame (Hallow Ground, 2023), l’artiste électro-acoustique belge entame un dialogue plus profond avec elle-même.
Avec Chronotopia, Elisabeth Klinck opte pour une approche davantage axée sur la chanson, assumant sa voix comme contrepoids essentiel à son violon. L’album marque un tournant majeur dans son évolution artistique et dévoile un monde intérieur riche. C’est une tapisserie sonore tissée d’émotions et de curiosité – au sens propre comme au figuré – à partir de sa voix en pleine expansion.
Compositrice et performeuse au théâtre, Elisabeth Klinck a écrit les morceaux entre deux tournées et a enregistré son album dans le même environnement que le précédent : les Pyrénées espagnoles, avec le producteur Oscar Claus. Si le monde extérieur y est moins explicitement présent que sur Picture a Frame, son deuxième album capte pourtant la sérénité vaste des montagnes et le rythme effréné de la vie en déplacement.
Là où elle privilégiait autrefois une approche plus abstraite et atmosphérique, l’artiste crée désormais un univers musical construit autour du chant et imprégné d’intimité. À la fois vulnérable et profondément humaine, sa musique oscille entre la rudesse de l’improvisation et la précision de la composition mélodique.
Elle décrit Chronotopia comme une exploration ludique du temps, de sa fluidité, de ses limites et de son influence sur notre perception du monde. Ces idées transparaissent dans ses mélodies et ses textes, qui alternent entre éclats de clarté cristalline et chaos magnifiquement désordonné. Ces contrastes sont amplifiés par le jeu ingénieux de la voix et du violon, reflet de la fascination d’Elisabeth Klinck pour la dualité et la transformation.
Enregistré dans des environnements à la fois organiques et maîtrisés, Chronotopia brouille les frontières entre intuition et intention. L’espace-temps dans lequel Elisabeth Klinck invite son public est un lieu où le son devient toucher, où le temps se plie comme la lumière, et où chaque instant vibre de la tension de la découverte.