Dans Faces of AB, nous allons à la rencontre d’un·e habitué·e de la maison. Pour cette édition, nous avons donné rendez-vous à nulle autre que Katie De Buck !

Si vous entendez un éclat de rire sortir de la cuisine backstage de l’AB, il vient sûrement de Katie De Buck (oui, c’est bien la nièce de l’artiste gantois Walter De Buck, décédé en 2014). Depuis 2017, elle s’attèle environ 3 jours par semaine aux fourneaux de notre célèbre cuisine, où les fumets de ses secrètes concoctions vous mettent l’eau à la bouche.
Au début, elle travaillait en duo avec notre collègue Marie-José, dont elle avait fait la connaissance via une communauté à Sint-Martens-Latem. Cette communauté, Katie l’avait rejointe à l’âge de 15 ans. À l’époque, sa mère (aujourd’hui décédée) avait rencontré un homme à Cadzand, et Katie avait dû quitter Bruxelles ; mais la communication avec cet homme passait mal, et après quelques vaines tentatives, elle décida de mettre les voiles en solo.
Direction : ladite communauté, où l’on cuisinait déjà végétarien et où les membres cultivaient leurs propres légumes. “Ces gens venaient de partout dans le monde et collaboraient pour faire tourner la boutique.”
Ensuite, elle intégra Het Pand, au Patershol. “Encore une expérience très spéciale. C’était un autre type de communauté, où tout le monde avait ses propres pénates.” Mais le vrai fil rouge de sa vie, c’était la cuisine, et elle décida de se former.

Un pourboire des Lemonheads
Aujourd’hui, Katie s’affaire donc dans la cuisine backstage de l’AB, flanquée depuis peu de son fils Arnaud. “Non, il n’est pas nommé d’après ‘Le Plus Beau’, comme le suggère son T-shirt. "C’est Arnaud, à la française, tu sais…” Ici, elle se sent chez elle, surtout grâce au contexte multiculturel, et parce qu’elle peut donner libre cours à sa créativité en cuisine. “Les artistes sont des gens très reconnaissants. Il y a quelques mois, j’ai reçu un pourboire des Lemonheads. Je n’en voulais pas et je ne savais pas bien quoi en faire, mais ils ont insisté. Beaucoup d’artistes sont tout simplement contents d’avoir un choix si large de plats frais, ce n’est pas le cas partout. En fait, je suis juste très heureuse de pouvoir travailler ici, c’est un privilège.”
Katie connaît moins bien la jeune génération d’artistes. “En cuisine, j’écoute surtout ma playlist des années 70, avec Earth Wind & Fire et Claude François par exemple. Et j’aime faire le ménage sur du Rihanna. Mes jeunes collègues aiment la musique ‘boum boum’, mais ça se marie mal avec les repas.”
Dans quelques semaines, l’AB accueillera Ziggy Marley. “Je suis stressée et je ne sais pas pourquoi (rit).” Sans doute Papa Bob y est-il pour quelque chose… Parfois, le rider des artistes affiche des mots inconnus, qui l’obligent à faire des recherches. “Tout récemment, il n’y avait pas de ponctuation entre le mot ‘régime’ et un nom. Je pensais donc qu’il s’agissait d’un régime spécifique (et pas d’un nom), mais je n’arrivais pas à trouver d’informations à ce sujet (rit).”

Fruits frais
Ignorer l’identité de ses jeunes convives peut créer des surprises. “Je me souviens qu’un jour, une jeune fille était en train de vider le pot de fruits frais. Je me suis dit qu’il fallait que j’intervienne, car il n’allait peut-être rien rester pour les autres. Ensuite, je l’ai vue sur scène : c’était la meneuse du groupe (rit). Heureusement que je m’étais retenue.”
Un autre jour, sa table accueillait un groupe impressionnant de Norvégiens. “Que des hommes très barbus, qui étaient tous en train de ronger des os de poulet. J’avais l’impression qu’ils n’aimaient pas trop, mais j’ai reçu des compliments par la suite.”
Sur ses activités en période COVID, Katie reste brève : “Je suis restée chez moi, j’ai pris 10 kilos, j’ai arrêté de fumer et j’ai beaucoup réfléchi.”
Mais voilà que la sonnerie du four retentit et qu’elle doit se remettre au travail. La vie en cuisine ne s’arrête jamais."