Mulatu se produit la veille de son 70e anniversaire.
Certains se font appeler Duke (Ellington), King (Tubby) ou encore Pres (Lester Young). À bientôt 70 ans, Mulatu Astatke en est resté à Mulatu Astatke, mais il est bel et bien considéré comme le père du jazz éthiopien. Le réalisateur Jim Jarmusch a utilisé sa musique dans le film ‘Broken Flowers’ tandis que Nas & Damian Marley ont exploité le sample de son très reconnaissable 'Yegelle Tezeta', une de ses chansons des années 70 que Nicolas Jaar a également remixée avec sa lenteur caractéristique.
Sa musique offre une fusion incomparable entre pop, modern jazz, musique traditionnelle éthiopienne, rythmes latinos, reggae caribéen et – nous y sommes presque – afro-punk frétillant. Astatke est tout autant pianiste, organiste, vibraphoniste, percussionniste que compositeur et arrangeur et fut en son temps le premier étudiant africain à être diplômé du célèbre Berklee College of Music. Il a également collaboré avec l'un des plus grands compositeurs américains, la légende jazz Duke Ellington.
Pour clore, nous nous laisserons aller à citer un passage de ‘Jazz’, le divin poème de Jules Deelder : « Le jazz danse. Échauffe. Attise. Aime. Charme. Le jazz crie. Le jazz est sensible. Le jazz croit. Le jazz fleurit. Le jazz brûle. Le jazz se manifeste. Envoûte. Bande. Le jazz respire. Transpire. Le jazz chuchote. S’époumone. Dévoile. Tranche. Le jazz glisse. » Une description qui nous paraît parfaitement adaptée à Mulatu Astatke.