Elle était encore cet été à l’affiche de Couleur Café et de Dranouter. Et ceux qui étaient déjà présents lors de son concert complet à l'ABClub, au printemps dernier, ne manqueront pas de revenir, le mercredi 3 novembre, à l'AB Flex. Vous pouvez nous croire sur parole. De Standaard a d’ailleurs écrit à ce sujet :
« La Parisienne Hindi Zahra s’est offert une solide carte de visite lors de son passage dans un ABClub bondé. Cette nouvelle venue ne manque ni de personnalité, ni de passion.
Hindi Zahra a récemment sorti un premier album intitulé Handmade sur le label jazz Blue Note. Comme on a pu le constater, depuis l’avènement de Norah Jones, les jeunes femmes dotées d'un joli brin de voix se cantinent avec un peu trop d'enthousiasme dans le format de la chanson bon teint.
Zahra est bien évidemment à l’aise dans ce registre. Elle possède une puissante voix de contralto et une présence magnétique. Elle descend d'une lignée de Berbères et de Touaregs et elle a ce côté provocant typiquement français. Et pourtant, elle recourt essentiellement à un langage corporel qui rappelle par moments ces artistes d'Orient qui dessinent leurs chansons dans les airs à l'aide de leurs mains.
Elle débuta tout en douceur. Dans 'Try', on pensa à Billie Holiday et dans 'Nanyi' sa façon de moduler sa voix nous renvoya clairement l'image d'Oum Khalsoum, la diva égyptienne. Mais déjà là, on pouvait voir son bassin onduler au son d’un solo de guitare qu’elle écoutait les lèvres entrouvertes.
On eut ensuite droit à quelques sympathiques chansons plus chaloupées et à un 'Beautiful tango', qui avait échangé son univers de maison de poupées pour l’ambiance des troquets et une version nettement plus bluesy. Sa beauté et ses qualités de chanteuse ne faisaient aucun doute. Mais avait-elle aussi de la personnalité ?
La réponse est oui. 'Kiss & thrills', le titre le plus intrigant du disque, emmena le concert vers des zones plus obscures où les guitares électriques mirent Zahra au défi de physiquement tout lâcher. Le reggae docile de 'Oursoul' fut remanié par un final rock sauvage et l'entraînant 'Set me free' se vit augmenté de mélopées fiévreuses pour virer à la transe.
Mais tous les yeux étaient rivés sur Zahra qui se tordait dans des circonvolutions de plus en plus endiablées. Ses bras, richement ornés de bracelets. Ses cheveux noirs qu'elle rejetait d’avant en arrière comme si elle avait fait ses classes chez Patti Smith. Son corps qui semblait épouser les sons pentatoniques de la guitare comme une réminiscence de la musique qui l'a vue grandir.
Zahra est considérée sur le marché comme une élégante chanteuse de salon mais sur scène c’était à la fois la Belle et la Bête. On la vit tantôt laisser le public reprendre en chœur le 'Waiting in vain' de Bob Marley puis perdre le contrôle d'elle-même dans la furie bluesy de 'Music'.
Elle est vouée à un avenir grandiose. Tout aussi capable de se produire sur des scènes jazz qu'à Rock Werchter, elle va faire un malheur. Mais nous sommes surtout curieux de voir si Hindi Zahra lâchera ses inhibitions sur son prochain album pour laisser libre cours au feu et à la passion qui l'animent. »
En première partie, nous accueillerons également Root qu'on a encore vu impressionnant aux côtés de Jeff Beck.
Le trio emmené par le claviériste Dominique Vantomme (Toots Thielemans, Louisiana Red, Therese Malenfant, An Pierlé, Laïs…) est de retour à la demande expresse de Hindi Zahra (Dominique ayant aussi participé à son premier album !). Secondé par le tandem rythmique formé par Mirko Banovic (bassiste d'Arno et Arsenal) et Geert Roelofs, Vantomme s'inspire du jazz rock et de la fusion des années 70.
Ont par ailleurs contribué à l'album (paru chez Roughtrade) : DJ Grazzhoppa, Uman, Eva & Kapinga Gysel (Zita Swoon), Leonie Gysel (Arsenal) et Laurent Maur (FR).
Selon Rif Raf, « Une belle contribution, tant au milieu du rock qu’à la scène jazz ».