Une voix aussi phénoménale que magnifique !
Et d'entrée, nous reprendrons les dires du HUMO : « The Flying Pickets. Aphex Twin. The Beach Boys. Autechre. Boards of Canada. Harry Nilsson. 'The Turn', l’album du vieux débutant new-yorkais (39 ans !) Fredo Viola, se laisse difficilement cataloguer - on y entend encore bien quelques échos de l’électro pop psychédélique de The Beta Band ('The Original Man'), quand ce n'est pas le côté bucolique de Midlake ('Robinson Crusoe'). »
Mais toutes ces références n’y suffiront pas. Ce que Viola parvient à faire de ses influences est tout bonnement unique. Notre homme marie le doowop à l’électronica et, loin de se contenter d’enjoliver ses somptueuses mélopées d'effets électro (on entend clairement qu’il a chanté dans un chœur d’église), il crée une véritable symbiose entre ces deux mondes.
'The Turn', qui compte une douzaine de titres, est un album de toute grande classe. S'il y a du spleen dans des morceaux comme 'The Sad Song' ou 'K thru 6', Viola ne cède jamais à la noirceur. Ce jeu subtil entre ombre et lumière constitue d’ailleurs le principal atout du disque. Il est incroyable de voir qu’un phrase aussi puérile que 'You are my friend, if you want to come in / If you don't wanna come in, then you're not my friend' parvienne à trouver écho en nous, simplement parce qu’elle est accompagnée d’un subtil beat tribal et qu’on la croirait chantée par un ange en état de grâce. Sa voix séduit, même lorsqu'il nous parle de 'HD compression'.
La sortie de 'The Turn' est accompagnée d’un DVD, et pour une fois, il ne s’agit pas d’un simple truc pour booster les ventes. Car avant de se lancer dans une carrière musicale, Viola jouissait déjà d'une solide réputation en tant que réalisateur expérimental et artiste multimédia (profitez-en pour jeter un œil sur son site interactif, à la fois drôle et naïf, www.theturn.tv). Une réputation amplement méritée comme le démontrent ces huit petits films que nous avons regardés d’un oeil ébahi, alors qu’en général, il nous est très difficile de soutenir notre attention face à des vidéo-clips. En prime, la musique qui apparaît sur le DVD diffère de celle du CD. On y retrouve même une version de 'Silent Night'. C’est bien l'une des rares interprétations de ce chant de Noël (en plus de celle de Sufjan Stevens) qui réussisse à ne pas nous donner la nausée.
Entre-temps, la valeur marchande de Viola ne cesse de croître. On le retrouvera sur quelques morceaux du nouveau Massive Attack (dont la sortie, selon les dernières rumeurs, a été reportée à 2010). 'The Turn' n’est peut-être pas le meilleur disque de l’année mais il possède une bonne longueur d’avance sur les autres en matière d’originalité. Il suffit de l’écouter pour s’en convaincre. Et vous pouvez également en croire LES INROCKS : « A New York, le touche-à-tout Fredo Viola vient de mettre au point la formule de la chanson qui ensorcelle... l'homme-chorale... l'album continue à nous faire grimper au paradis... on sait qu'on le retrouvera bientôt en haut de l'affiche. »
La première partie sera assurée par Liesa Van der Aa, encore éblouissante le 11 juillet dernier dans le cadre du Gulden Ontsporing. La jeune chanteuse bruxelloise Liesa Van der Aa (° 1986) a appris à jouer du violon à l’âge de 5 ans. Elle a suivi les cours du Studio Herman Teirlinck et s’est fait connaître en tant que violoniste de Het Zesde Metaal et via son groupe Louisa’s Daughter. A voir ici en solo avec rien que sa voix et son violon. En live, elle crée des compositions personnelles en recourant à des effets et des loops. « Derrière quelques effets de pédales, elle intrigue par le timbre singulier de son violon » - Cutting Edge. En début d’année, elle avait accompagné la tournée de Saint Amour, une prestation à propos de laquelle De Standaard avait écrit: « La musicienne Liesa Van der Aa est l’apparition la plus marquante sur le plateau ».